J’étais ce mercredi matin dans notre Quartier de la Créativité et de la Connaissance de Chalucet pour l’ouverture de la grande assemblée annuelle du Club de l’Immobilier Toulon Provence.
C’est dans le cadre magnifique de la Maison de la Créativité que nous avons inaugurée en octobre dernier, dans les locaux de l’école Camondo, prestigieuse école internationale d’architecture intérieure et de design, que se réunissent aujourd’hui les membres du Club de l’Immobilier.
Le Club de l’Immobilier Toulon Provence a été créé en 2017 parce que les professionnels de l’Immobilier avaient remarqué qu’il se passait quelque chose dans notre belleVille de Toulon.
Architectes, notaires, avocats, constructeurs, entrepreneurs, promoteurs et autres intervenants du secteur de l’immobilier, ont vu, au cours de ces 20 dernières années, Toulon devenir une ville incontournable sur l’axe méditerranéen, une métropole de plus en plus présente sur la scène économique nationale et internationale.
Ils ont peu à peu été convaincus par nos politiques publiques en matière d’aménagement urbain. Ils ont constaté, sur le terrain, l’avancée de nos projets dans lesquels beaucoup d’entre vous sont parties prenantes.
Ils ont aussi pu constater notre volonté de marcher main dans la main avec le secteur privé, dans un partenariat équilibré et respectueux, avec comme seul intérêt : Toulon.
De nos jours, la moitié des habitants de notre planète vivent en ville. En effet, il a toujours été plus facile de vivre ensemble plutôt que de vivre isolés. Vivre ensemble, c’est un gage de sécurité, de confort.
En France, ce sont les trois quarts des Français qui vivent en ville mais il s’avère qu’un sondage réalisé récemment révèle que 59% des citadins aimeraient vivre ailleurs.
Ce sondage met en évidence le fait que beaucoup de gens s’imaginent vivre à la campagne pour y trouver plus « de vert, plus de calme, plus d’espace » mais qu’ils vont continuer à vivre en ville parce que vivre en ville, c’est être proche de l’emploi, mais c’est aussi être à proximité des services publics, des services de santé, de la culture, de l’éducation, des loisirs des commerces et des transports en commun.
Plus que jamais, nous devons avoir conscience que la ville, ce n’est pas que du bâti.
La ville, c’est d’abord vivre ensemble. C’est vivre BIEN ensemble.
Plus que jamais, nous, responsables des politiques publiques, et vous, acteurs de la construction, nous devons proposer à nos concitoyens une ville à leur image, une ville moderne mais également responsable, écologique, humaine, agréable à vivre. Une ville « nature » et « collaborative » avec un environnement protégé et une mobilité courte et douce…
Si la crise actuelle met en avant cette évidence, je suis pour ma part convaincu depuis toujours, de la nécessité absolue de proposer aux habitants de Toulon une qualité de vie répondant à leurs attentes. Et c’est ce que j’essaie de faire depuis 2001.
Je ne vais pas revenir sur le passé douloureux de notre ville que vous connaissez tous.
Vous savez tous parfaitement qu’en 2001, lorsque les Toulonnais nous ont confié la gestion de la ville, Toulon était une ville sinistrée.
Tout était à faire ou à refaire, en cœur de ville comme dans les quartiers. Nous avons alors mis en œuvre un programme global pour redonner à Toulon sa place de Capitale du Var, dans cet esprit de recherche de qualité de vie.
Nous ne voulions pas empiler les gens les uns sur les autres, nous voulions leur offrir un mode de vie conforme à leurs aspirations.
Nous avons travaillé sur un projet d’envergure, ambitieux mais cohérent et supportable financièrement par la collectivité.
C’était un projet qui ne pouvait se concevoir que dans la durée, sur plusieurs mandats, et soyons clairs, il reste encore beaucoup à faire ! Mais le constat est là : la ville s’est transformée.
Toulon compte aujourd’hui un peu plus de 178 000 habitants, soit 12 000 de plus qu’en 2000. Le nombre de logements est passé de moins de 86 000 en 1999 à plus de 90 000 en 2021 avec, de surcroit, un taux de vacances plus bas que jamais (4,6% alors qu’il est de 8,3 sur l’ensemble du pays, de 13% à Marseille et de 8,5% à Nice)
Notre ville séduit désormais une population nouvelle, jeune et active, grâce à une action municipale orientée sur la qualité de vie et le développement urbain.
Nos objectifs sont principalement de :
- Garantir un développement durable du territoire
- Recréer le lien Ville / Mer
- Promouvoir le tissu économique local
- Développer l’offre culturelle, sportive et touristique
- Renforcer le lien social et la tranquillité publique
- Poursuivre l’amélioration du cadre de vie
- Renforcer la proximité dans les quartiers
Notre réussite s’appuie sur plusieurs leviers, tous aussi importants que complémentaires.
Le premier, c’est notre PLU. Adopté en 2012, il est conçu pour permettre un développement harmonieux de Toulon en protégeant notre cadre de vie, tout en confortant l’attractivité de Toulon et en valorisant l’espace public et notre patrimoine historique et naturel. Il a d’ailleurs connu des modifications récemment qui vont toujours plus en ce sens.
Le deuxième atout, c’est la Métropole Toulon Provence Méditerranée, le territoire qui crée le plus d’emploi de la région PACA depuis 2012, un territoire soudé autour de sa ville-centre. La Métropole toulonnaise compte près de 40 000 entreprises.
Son taux de chômage est inférieur au taux de la région PACA et l’arrivée en force des entreprises du numérique sur le territoire donne à la ville une image jeune et moderne.
Son développement touristique est constant et elle propose un Pôle Universitaire en plein essor.
Le troisième levier que je souhaite mettre en avant, c’est la Mer et son corollaire, la Marine.
En effet, la rade de Toulon représente un ancrage exceptionnel pour une stratégie de développement dans tous les domaines porteurs d’avenir : économiques, mais aussi environnementaux, touristiques, commerciaux, militaires, universitaires…
La Marine nationale a toujours été notre partenaire dans cette ascension vers le succès, non seulement comme locomotrice économique, mais également en accompagnant notre volonté d’ouverture sur la Mer : j’en veux pour exemple le projet « De Mayol à Pipady » qui ne pourrait pas voir le jour sans les 3,5 hectares en bord de mer, cédés à la ville par la Marine et qui viennent compléter les 4,5 hectares déjà cédés à la Tour Royale et l’ouverture des nouvelles plages de La Mitre et de Pipady.
En s’appuyant sur ces leviers, il a fallu mettre en place des outils de politiques urbaines pertinents.
Avec l’aide de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) dès 2005, avec la Zone Franche Urbaine (ZFU) à partir de 2006, avec le Fonds d’Intervention pour la Sauvegarde de l’Artisanat et du Commerce (FISAC) depuis 2008 : autant de dispositifs d’accompagnement qu’il a fallu aller chercher auprès de l’Etat ! Il a fallu convaincre, persuader, discuter… Rien n’a été facile, mais j’y croyais, et j’avais raison.
Notre rénovation urbaine s’appuie sur un concept fort mais finalement simple : la recherche permanente de l’équilibre entre la renaissance du centre-ville et le développement des quartiers.
Le centre-ville était un des points les plus délicats de notre projet de renaissance de la ville de Toulon.
Beaucoup de centres-villes se meurent, à travers toutes les villes de France, et ce en raison de l’évolution des modes de communication et de consommation.
Toulon devait affronter ce problème global auquel se greffait un état des lieux lamentable.
Le cœur de ville était abandonné, l’habitat était délabré, les rues étaient défoncées, les réseaux antiques, il n’y avait plus ni commerce, ni culture, ni vie sociale.
Il a fallu tout d’abord se donner les moyens de reprendre la maîtrise du foncier.
Nous avons travaillé sur des ensembles entiers. Cela a nécessité de nombreuses démolitions (plus de 100 immeubles démolis) afin de recréer des logements sains et lumineux (3 000 logements réhabilités), de refaire les rues, redessiner les places (80 rues et places refaites) et enfin, apporter, en plus de l’habitat public et privé, les équipements publics qui manquaient. Les premières actions ont commencé en 2003.
Nous savions que la rénovation du bâti ne suffirait pas : il fallait absolument créer une dynamique, s’appuyant sur les aménagements publics, le commerce, la culture et la vie étudiante, en fonctionnement interactif.
Le succès de la rue des Arts, le renouveau de la rue d’Alger, la place de l’Equerre, le cours Paul Lendrin, l’ilot Baudin, la place Raspail et les Halles rénovées sont une belle illustration de notre stratégie.
Je fais une parenthèse sur les Halles qui ont rouvert il y a 10 jours et qui connaissent un immense succès en termes de fréquentation. La Place Raspail, les halles et le quartier, avec la démolition de 3 bâtiments permettant au soleil de pénétrer et d’éclairer la rue d’Astour, la transformation du Crédit municipal en logements de qualité, sont un parfait exemple d’un urbanisme réfléchi où s’intègrent relance commerciale et rénovation urbaine dans un espace de vie agréable et ouvert à tous.
Toulon, c’est un centre-ville, mais c’est également une myriade de quartiers faisant partie intégrante du renouveau de notre ville et qui participent à sa transformation.
Les investissements publics réalisés ces dernières années (infrastructures, travaux de voirie, d’éclairage, espaces verts, équipements culturels et sportifs…) ont rendu la ville attractive aux yeux des promoteurs et des investisseurs privés. Tout cela peut se résumer en un seul mot : confiance.
Pont du Las, Pont Neuf, Escaillon, Saint Jean du Var, La Loubière, Font-Pré, Sainte-Anne, Sainte-Musse, Chalucet, autant de quartiers qui ont vu grues et engins de chantier travailler ces dernières années, témoignant d’une activité soutenue dans le bâtiment.
C’est aujourd’hui notamment les éco-quartiers de Font Pré et Chalucet, le quartier labellisé de Montéty en cours de construction et le début de la réalisation du parc de la Loubière qui avec ses 16 000 m² sera un exemple remarquable de renaturation d’un ancien site industriel pollué.
En nous battant sur tous les fronts, de manière cohérente et réfléchie, nous avons réussi à mettre en place une politique urbaine de qualité.
Grâce à une vraie politique de sécurité, de propreté, grâce à une politique culturelle et commerciale volontariste, nous avons ramené activité, dynamisme et jeunesse dans la ville. Nous avons fait de Toulon la ville centre d’un territoire à l’économie dynamique.
Aujourd’hui, Toulon est une ville joyeuse, animée, active mais qui a su préserver son histoire, ses traditions et sa qualité de vie. C’est le secret de sa réussite.
Et nous allons continuer à travailler ensemble, dans cet esprit de préservation de notre qualité de vie.
Vous le savez, je le rappelle souvent, Toulon est une ville à l’espace contraint, 2 kilomètres de large coincés entre mer et montagne. La priorité qui doit être la nôtre aujourd’hui, ce n’est pas de bétonner nos espaces verts mais au contraire de construire une ville respectueuse de la nature et éco compatible.
Nous devons nous développer en prenant en considération nos réseaux, nos routes, nos capacités de circulation et de stationnement. Nous ne devons pas transformer notre ville en cauchemar urbain !
Préserver et améliorer sans cesse notre qualité de vie, c’est notre pari d’aujourd’hui, le pari de la technologie, de la rénovation, de l’astuce, de la modernité, de l’écologie et de l’urbanisme intelligent et respectueux.
Nous allons continuer à développer notre territoire en nous appuyant sur ses atouts et en respectant ses contraintes.
Nous allons ensemble travailler sur la valorisation de l’organisation spatiale en réfléchissant sur l’usage, et non pas sur le bâti, afin de permettre aux gens de vivre ensemble tout en accordant une place réelle à la nature dans leur vie, en ville, comme ils le souhaitent. Nous ne construisons pas des dortoirs, nous construisons l’écrin dans lequel repose le bonheur de nos concitoyens. Ils sont et doivent rester le cœur de nos priorités.
C’est dans cet esprit que nous réalisons le parc de la Loubière, 16 000 m2 en cœur de ville, c’est dans cet esprit que nous travaillons sur l’espace « Mayol à Pipady » et c’est dans cet esprit qu’ensemble, nous allons continuer à inventer le Toulon de nos enfants.
Que notre territoire donne un élan et soit un exemple essentiel dans ce Var que nous aimons, c’est ce que je souhaite du fond du cœur avec énergie, volonté et détermination.