Le Président de la République m’a confié en novembre dernier une mission interministérielle de Modernisation de la Sécurité Civile et de Protection contre les Risques Majeurs.
Les Maires et les élus locaux sont les échelons décisionnels les plus proches des citoyens.
C’est d’ailleurs parce qu’il est convaincu du pragmatisme et de l’efficacité concrète des maires que le Président de la République a choisi de confier à un maire ce chantier de la modernisation de la Sécurité Civile face aux changements très profonds qui bouleversent notre planète, face à la multiplication des risques qui en découlent.
Les objectifs de cette mission sont nombreux. Ils concernent tous types de risques : incendies, inondations, risques industriels, sanitaires, avalanches… Cette mission est donc interministérielle en lien avec l’Éducation Nationale, la Défense, l’Environnement, l’Agriculture et l’Aménagement du Territoire. Le tout sous la direction du ministre de l’Intérieur.
C’est dans ce cadre que je suis aujourd’hui en Gironde. Ce beau département si cruellement impacté l’été dernier par des feux de forêt d’une intensité inédite.
J’y ai été accueilli par Monsieur le Préfet de Région, mais aussi par de nombeux élus locaux de différents territoires et de toutes tendances, parmi lesquels le Président du Département, le représentant du Président de la Région et de très nombreux Maires de Gironde, les représentants des forces de secours et de sécurité, notamment nos Pompiers, Gendarmes et Policiers Nationaux et enfin différents et nombreux autres partenaires de la Sécurité Civile.
J’y ai visité également le centre départemental de secours de la Gironde où l’on m’a présenté le retour d’expérience des terribles incendies de l’été 2022.
Je remercie l’ensemble de ces acteurs pour leur accueil et la qualité de nos échanges.
Parce que ma conception de la concertation ne se limite pas aux commentaires de décisions déjà prises, j’ai souhaité les rencontrer pour avant tout les écouter pour appréhender de façon concrète les attentes, les retours d’expérience, les difficultés et les besoins des acteurs de terrain. Par ailleurs, de nombreuses auditions sont aussi en cours.
Le dérèglement climatique, l’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes, les incendies, les inondations, les crises sanitaires, les tempêtes, la sécheresse sont autant d’événements qui justifient une nouvelle approche du risque et de réorganisation de la Sécurité Civile.
Pour réussir cet immense défi, cette transition doit être participative et impliquer tout le monde : chacun doit jouer son rôle.
Des principes fondamentaux ont déjà été identifiés à partir desquels des propositions concrètes et généralisables à l’ensemble des risques et menaces connus sur le territoire national ont été déclinées.
La modernisation du système actuel doit notamment passer par :
- Le développement de la culture du risque et l’engagement résilient au sein de la société.
- Une clarification des compétences des partenaires et de la sécurité civile.
- Une simplification de son organisation et des procédures : une révision de la gouvernance.
- L’adaptation des moyens de la sécurité civile et notamment :
- Les moyens humains, en favorisant l’engagement volontaire et la coordination des renforts,
- Le renforcement des moyens financiers, pour les adapter à la situation financière tendue des collectivités et rechercher une meilleure équité tout en s’adaptant à l’évolution des risques,
- Les moyens matériels, concernant l’alerte, l’interopérabilité des moyens et la réaffirmation de la doctrine opérationnelle ainsi que l’évolution des organisations et la répartition des missions notamment entre le monde hospitalier et les sapeurs-pompiers,
- Les moyens juridiques afin de rendre compétent en matière de sécurité civile l’ensemble des échelons territoriaux, de sécuriser un certain nombre de procédures d’urgence et de renforcer les sanctions pour les pyromanes et les actes de négligences en matière de protection contre les risques,
- Nos préconisations doivent également porter sur l’aménagement du territoire et la diminution de l’exposition aux risques en travaillant à la bonne échelle territoriale avec des outils d’intervention adaptés.
- Le renforcement des mutualisations.
- Une meilleure prise en compte de la réalité de territoire.
- Un accompagnement des maires en leur donnant des moyens supplémentaires pour assumer leurs missions.
- Un développement et un soutien à l’innovation dans le domaine de la prévision, de la lutte et de la résilience.
Voilà quelques pistes de réflexion qui seront intégrées au rapport final qui sera remis au Président de la République.