J’étais ce matin au Revest-les-Eaux, aux côtés du Maire Ange Musso, Vice-Président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, pour présenter les différentes étapes des travaux d’aménagement du barrage de Dardennes, commencés le 1er octobre dernier.
La ressource en eau du territoire est constituée notamment de sources, forages et puits locaux, ainsi que les retenues du barrage de Carcès (Cabasse) et du barrage de Dardennes.
Les barrages permettent de mieux mobiliser les ressources en eau et notamment en période de sècheresse (de juin à septembre).
La construction du barrage sur le haut du lit du Las a été décidée en 1909 suite à l’accroissement des besoins en eau de la Ville de Toulon dû à l’augmentation de sa population.
Construit en 1912 et mis en service au printemps 1913, cet ouvrage, de plus de 35m de hauteur, 154 m de longueur, présentant une capacité de retenue d’environ 1million de m3, alimente principalement la Ville de Toulon (partie ouest), une partie de la Ville d’Ollioules et Le Revest-les-Eaux.
Notre délégataire Veolia assure l’exploitation, l’entretien et la surveillance du barrage entièrement équipé de capteurs reliés 24h/24h à la télésurveillance.
Une visite dite « d’auscultation » est organisée par l’exploitant 2 fois par mois et une visite dite « approfondie » à l’initiative de la Métropole et réalisée par la Société du Canal de Provence, assistant de maitrise d’ouvrage et Veolia, a lieu également une fois par an.
Le contrôle de l’ouvrage est quant à lui effectué annuellement, par les services de l’état, la DREAL (Direction Régionale de l’Aménagement et du Logement). Cependant, la surveillance et le contrôle du barrage n’empêche pas l’anticipation.
Si la fonction première d’un barrage est l’alimentation en eau, il a également une fonction de régulation des cours d’eau.
Or, en cette période de changement climatique, notre territoire connait des évènements pluvieux extrêmes, épisodes dit « cévenoles » ou « méditerranéens », de plus en plus fréquents.
L’épisode dramatique de ce week-end chez nos voisins des Alpes-Maritimes, terrible catastrophe naturelle au bilan humain très lourd, nous le rappelle violemment !
Si les événements de la nature sont imprévisibles, il est toutefois de notre devoir d’anticiper au mieux ces crues exceptionnelles et d’adapter le barrage de Dardennes.
Ainsi, pour un coût total estimé à 9 millions d’euros, la Métropole a engagé d’importants travaux démarrés ce mois-ci afin d’améliorer sa capacité d’évacuation et de renforcer l’ouvrage.
Ils se dérouleront en deux phases, la première d’octobre 2020 à septembre 2021, prévoit l’élargissement de l’évacuateur de crue existant afin d’augmenter les débits transitant dans l’ouvrage.
La seconde de juin 2021 à avril 2022 correspond aux travaux de confortement du pied de barrage afin de résister à une crue exceptionnelle.
Des études préalables démontrent que ces travaux permettront ainsi de résister aux pluies diluviennes et à une crue extrême de 400 m3 par seconde et à résister à une lame d’eau d’un mètre au-dessus de la crête du barrage.
Les travaux n’auront aucun impact sur l’alimentation en eau qui proviendra de Dardennes mais également des autres ressources du territoire Métropolitain (barrage de Carcès, source Saint Antoine, Société du Canal de Provence). Ils n’auront également aucune répercussion sur le « coût de l’eau ».
Ces travaux d’envergure nécessitent la fermeture des routes de Barrage et du Colombier au droit de l’ouvrage. En concertation avec mon collègue Ange Musso, le Département et tous les transports et services de secours, un plan de circulation a été établi pour toute la durée des travaux.
L’ensemble de ces aménagements s’inscrivent, dans démarche de transition écologique et de développement durable.
Ainsi, lors de la phase 2 des travaux, sera mise en place une micro-centrale hydro-électrique permettant de produire de l’électricité à partir du flux d’eau qui alimente l’usine d’eau potable du barrage. Les kilowatts ainsi produits seront réinjectés dans le réseau Enedis.
Concernant les travaux eux-mêmes, les pistes d’accès des travaux et les zones de travaux ont été réduites, pour garantir le respect de la végétation.
Enfin, un calendrier d’action respectant les périodes de nidification et de reproduction de la faune a pu être établi à partir d’études environnementales effectuées en amont.
Afin de se rendre compte de l’ampleur des travaux en cours, nous avons terminé cette matinée par une visite du chantier.