Chaque année, en ce 28 août, nous ressentons la même émotion, au moment de rendre hommage à ces femmes et hommes grâce auxquels nous vivons, aujourd’hui, dans un pays libre.
Chaque année, en ce 28 août, nous rendons hommage avec gratitude et reconnaissance à celles et ceux qui il y a 78 ans, en 1944, luttèrent pour permettre à notre belle Ville de Toulon et à notre pays de retrouver la liberté.
La deuxième guerre mondiale a été une des périodes les plus noires de l’Europe du vingtième siècle. Le nazisme, le fascisme, le totalitarisme se sont répandus comme une traînée de poudre à travers le continent, balayant sur son passage mortifère nos droits et nos libertés.
Après 5 ans de terreur, d’oppression mais aussi de résistance, les forces alliées ont libéré l’Europe du Joug de l’envahisseur.
En France, cette victoire est symbolisée par la signature de l’Armistice, le 8 mai 1945 mais les deux débarquements, celui du 6 juin 1944 en Normandie et celui du 15 août 1944, en Provence ont, eux aussi, force de Mémoire.
Et si ces débarquements, rendus possibles, entre autres, grâce au travail préparatoire de la Résistance, ont été des opérations militaires remarquables, ils sont avant tout l’incarnation de la victoire de la Démocratie et de la dignité humaine.
Toulon a été libérée le 28 août par l’Armée Française Libre, menée par le Général De Lattre de Tassigny.
Les combats ont été d’une rare violence.
Faire reflotter le drapeau Français dans les rues de la ville a couté la vie à de nombreux combattants. Malgré d’atroces souffrances physiques et morales, tous ont combattu avec courage pour défendre la Liberté, pour nous rendre notre ville, pour libérer la France.
Toulon leur doit Reconnaissance éternelle.
Après le débarquement de Provence, les Forces Alliés et les Forces Françaises Libres ont repoussé l’ennemi hors de France, en moins de deux mois.
Qu’ils aient été résistants, maquisards, soldats de l’Armée de la France libre ou soldats des forces alliées, nos libérateurs, hommes et femmes, ont rendu à notre pays son honneur et sa souveraineté.
Leur courage et leur abnégation nous obligent à jamais.
C’est dans les yeux de nos parents que ma génération a lu les horreurs de la guerre.
Nos enfants l’ont vécu au travers des témoignages de leurs grands-parents.
Nos petits-enfants ont eu le privilège de pouvoir encore entendre les récits des derniers survivants de la guerre.
Mais demain, les derniers acteurs de cette terrible guerre se seront tus à jamais.
Nos arrière-petits-enfants ne pourront pas construire leur futur sur le socle de leur témoignage. Ainsi va la vie.
Or, en ces temps où le bruit des bottes résonne à nouveau dangereusement aux portes de l’Europe,
A l’heure où un état de droit se retrouve agressé depuis maintenant plus de six mois par un voisin totalitaire poussé par sa folle ambition de conquête, rappelant ainsi les mobiles les plus sombres de la deuxième guerre mondiale,
A l’heure où le conflit entre l’Ukraine et la Russie menace sérieusement la paix dans le monde,
A l’heure ou la menace nucléaire pèse sur notre continent,
Le sacrifice de ceux qui sont tombés pour la France en 1940 et après, prend une nouvelle dimension et doit nous rappeler, plus que jamais, que si la Liberté et la Paix sont nos biens les plus précieux, ils sont également les plus fragiles, les plus menacés, les plus convoités, les plus rares.
Aussi, il nous incombe désormais de faire notre cette mémoire.
Il est de notre devoir que les victimes de cette guerre menée au nom d’une idéologie monstrueuse, ne soient jamais oubliés. Il est de notre devoir de continuer à commémorer la Libération de Toulon avec solennité et respect.
Commémorer, c’est rendre hommage à toutes celles et ceux qui se sont battus pour notre ville, notre pays, notre liberté.
Commémorer, c’est se souvenir ensemble pour ne pas refaire les erreurs du passé.
Commémorer, c’est permettre aux plus jeunes de mieux connaître notre histoire pour mieux comprendre notre monde.
Commémorer, c’est transmettre les valeurs pour lesquelles nos libérateurs se sont battus : La liberté, l’égalité, la fraternité.
Commémorer, c’est préserver notre identité, notre cohésion nationale, notre patrie : la France.
Aussi, rendons aujourd’hui hommage aux femmes et aux hommes qui ont combattu pour libérer notre pays.
Et en leur mémoire, engageons-nous à tout mettre en œuvre pour lutter contre la violence, la haine, le fascisme, le nazisme, l’antisémitisme, le totalitarisme dont les racines maléfiques n’ont pas été éradiquées de cette planète.
Préservons l’unité de notre Nation sauvée par ceux qui sont un jour tombés pour elle.
Leur sang versé pour la Terre de France est notre héritage et notre honneur. Nous devons léguer leur histoire à nos enfants, pour que ces derniers sachent le prix de notre Liberté, une liberté qu’il faut être prêt à défendre.
Ces femmes et ces hommes sont notre Fierté et forgent notre mémoire collective Ils sont la force dont nous devons inspirer pour bâtir notre futur.
Soyons persuadés ce 28 août plus que jamais que le devoir de mémoire n’est pas un devoir envers le passé mais bien un devoir envers l’avenir.
Vive Toulon,
Vive la République,
Vive la France !