
Interview d’Hubert Falco publiée sur Le Point.fr
Le Point : Vous lancez votre campagne mardi. Pourquoi si tard ?
Hubert Falco : Pour officialiser ma candidature, j’ai adressé une lettre aux Toulonnaises et aux Toulonnais. Mais je n’attends pas d’être en campagne pour aller au contact des habitants, on me voit toute l’année. Je voulais travailler jusqu’au bout de mon mandat. J’ai déposé ma liste en préfecture lundi 3 mars. C’est difficile de faire une liste. J’ai renouvelé et rajeuni les candidats avec 30 % de nouveaux noms en position éligible. Cela n’a pas été facile, car aucun élu ne m’a jamais fait défaut.
Quels sont les grands enjeux de cette campagne ?
Aujourd’hui, la situation de nos collectivités est difficile, nous sommes dans une période de fort désengagement de l’État. La situation financière de la ville héritée de ces dernières années est un enjeu. Mon premier mandat a consisté à solder les factures du FN. J’ai remboursé les dérives d’une gestion calamiteuse qui a coûté des millions d’euros et, quoi qu’en dise Marine Le Pen, la situation dans laquelle j’ai récupéré la ville n’était pas simple : l’épargne nette était négative et il n’y avait plus suffisamment d’investissement.
Mon second mandat a consisté à équiper la ville : hôpital, stade, théâtre, pôle universitaire, réfection du pôle multimodal, rénovation de 70 rues et places par an, rénovation de l’ensemble des écoles maternelles… Depuis 2001, on a fait de la route.
Mon troisième mandat sera tourné vers l’avenir. Développement du quartier de la connaissance, reconstruction du centre-ville, car j’ai enfin la maîtrise du foncier dans la vieille ville. L’avenir de Toulon, c’est aussi la mer, avec le développement de la croisière. On a créé un développement économique de qualité avec un bassin d’emploi dont le taux de chômage est le plus bas du Var. C’est aussi la culture, avec le premier conservatoire de France où étudient plus de 5 000 élèves. On va valoriser tous ces atouts.
Faut-il écarter un retour du FN ?
C’est mon combat premier. Que ma gestion et mes choix soient critiqués par le FN, c’est normal. Qu’ils racontent que Jacques Le Chevallier a été un bon maire, c’est un mensonge. Je ne peux pas être taxé de complice du FN, je suis leur bête à abattre. J’ai fait de la politique à l’échelle nationale et j’ai remarqué que Paris et les territoires sont un peu déconnectés. Ici, on essaye d’avoir les pieds sur terre.
Avez-vous un regret concernant votre dernier mandat ?
Je regrette de n’avoir pas pu donner du bonheur aux gens qui souffrent. Tous les maires, de droite comme de gauche, ont le sentiment qu’il s’écoule parfois des années entre la décision et la réalisation…, cela ne peut plus durer. Il faut nous redonner les moyens d’agir. J’entends que l’on parle de simplification administrative, mais je vois que rien n’a été fait.
À partir de 2017, vous ne pourrez pas cumuler les mandats de maire et de sénateur. Votre mandat de sénateur court jusqu’en 2019. Lequel allez-vous choisir ?
Ma position est claire. J’ai quitté quatre fois le gouvernement, parce qu’on me demandait de choisir entre ma ville et des fonctions nationales. J’ai toujours choisi les Toulonnais, cela ne changera pas.
Vous avez 66 ans aujourd’hui, vous aurez 72 ans en 2020. N’avez-vous pas peur de faire le mandat de trop ?
Vous êtes vache ! Je ne me suis pas posé cette question. Je suis bien dans ma peau et dans ma tête et j’ai encore beaucoup à donner à Toulon. On n’est pas vieux à 66 ans, c’est l’âge auquel le général de Gaulle a commencé sa carrière… Je suis en pleine forme, je monte au Faron tous les dimanches en courant !
Propos recueillis par Clément Pétreault